Once Upon a Time: Hope

Publié le par Raven

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Pourrait-on dire que l'école fut responsable de mon irrépressible envie de "normalité" ? Oui surement, je m'en suis rendue compte lors de mon année de troisième justement. Un déclic comme il en existe parfois, celui qui nous fait ouvrir les yeux, pour ma part ce fut un bête t-shirt porté par une fille dans mon école.

Depuis pas mal de temps je m'étais découverte une passion, un hobby que je gardais pour moi et mes copines car je ne voulais pas donner trop de munition à celles qui me cherchaient des ennuis. Mais cette fille là, dans la cours de l'école, arborait un t-shirt à l'effigie de ma passion, et cela m'a surpris qu'elle ose le porter sans avoir peur de la réaction des autres, elle assumait totalement.

 

A partir de cet instant, les choses se sont beaucoup mieux passées pour moi.

 

J'ai compris que je pouvais ignorer le regard des gens, ignorer les réflexions, en jouer même, moi qui n'avait fait que raser les murs pour éviter d'empirer les choses au point de m'en rendre malade, au point que mon propre corps refusait de vivre, j'ai enfin vu la manière dont je voulais/pouvait continuer.

Pour commencer, à l'âge de 16 ans je suis enfin sortie de chez moi, je suis parisienne et pourtant je n'étais encore jamais allée plus loin que ma rue, ma mère tenant particulièrement aux études, je suis restée d'une sagesse extrême a la maison. J'ai commencé à me rapprocher de personne qui avaient les même centre d'intérêt que moi, je me suis enfin fait des amis, des vrais, ceux en qui l'ont a confiance, ceux qui partagent vos sentiments, ceux qu'on appelle tous les soirs juste pour dire bonsoir.

 

J'ai changé d'école aussi, non pas que cela serve à grand chose, juste pour appuyer ce nouveau départ, je suis partie sans me retourner, sans un regard pour rien, bien sur rien n'a réellement changé, mais cette fois je savais pourquoi on me regardait en bête curieuse et c'était bien moins douloureux qu'avant. Néanmoins bien qu'un noyau d'irréductible continuait à vouloir me chercher des poux, un autre groupe de personne s'est formé, celui des admirateurs.

 

Avoir du charisme je continue de penser sans détour alambiqué que c'est une malédiction plutôt qu'une bénédiction, c'est ce truc qui rend le plus banal des mouvements, la plus anodine action en parole sacrée, bien sur ça continue de faire enrager les fortes têtes, mais surtout, ça force le respect de la majorité. Donc bien que mes ennuis scolaires ne soient pas tout à fait terminés, ma vie c'est considérablement adoucie, l'apogée étant l'année de ma terminale.
Parallèlement, pour la première fois de ma vie, je brille également par les notes, je deviens première en math en terminale scientifique, on me dit que je peux faire ce que je désire de ma vie.

 

Je me suis également trouvée une véritable amie, un petit ami aussi, le conte de fée pourrait s'arrêter ici, ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps (cela dit passant c'est un peu vrai, 12 an plus tard à part mon alliance, nous restons les même)

 

Pour clore ce double chapitre sur ma scolarité j'ignore si la douance fut le début de tout, c'est tellement facile de rejeter la faute sur autre chose que soi-même. Ce charisme qui existe en moi en est plus probablement la cause, la douance l'a-t-il créé ? Je me rappelle un souvenir par rapport à cela, je devais avoir 11/12 ans, en vacances avec mes parents, il y avait ce groupe de fille (oui les groupes de filles m'adorent lol) elles faisaient leur loi comme tant d'autres. Comme je venais d'arriver, elles sont venues me parler, on a un peu trainé ensemble.
J'étais dans ma période garçon manquée, je vivais en solitaire déjà, plutôt échaudée par la vie sociale des enfants de mon âge, ça n'a pas échappée à mes nouvelles "amies" qui sont venues me demander de choisir, soit je les suivais partout, soit je ne faisais pas partie de leur "groupe".
Leur réaction m'avait choquée, elles avaient "besoin" de moi, j'étais un trophée a ramener, elle me voulait et j'avoue que sur le coup ma seule réaction fut de les envoyer promener (je préférais la pèche :)

 

J'ai d'autres épisode où, éloignée du cercle scolaire, je devenais leader de quelque chose, je parlais des épisodes en colonie où j'ai pas mal dégustée aussi, cela n'a pas duré, les dernières années, sans que je parvienne à me rappeler comment, il y avait toujours des gens pour me suivre.

Vous verrez que par la suite, avec le temps, cela ne va faire que s'aggraver.


Pour moi, ce charisme est complètement lié à la douance, je veux qu'il y ait une raison à cela, je ne veux pas que ce soit juste moi, c'est malsain sinon.

Je n'ai pas parlé des professeurs car hormis deux exceptions, aucun n'a fait particulièrement attention à ce qui se passait, j'ai été une élève parmi d'autres, solitaire certes, mais rien de grave. Je n'ai jamais parlé à mes parents de la situation non plus, quelque part ils faisaient parti de ce monde qui était contre moi, je leur en voulais de ne pas m'aider, mais c'est un truc a moi ça, faut toujours que j'en veuille aux gens de ne pas m'aider quand ça va vraiment mal alors qu'en premier lieu, je ne dis rien. Moi qui remarque chaque détail de la vie des gens, j'ai toujours souhaité qu'on fasse de même avec moi. On rêve tous de ce moment; quand ça va pas bien, d'une main tendue sans qu'on demande rien. (et je sais aussi que c'est trop demandé)

 

L'école m'aura appris le cynisme surtout il faudra encore attendre quelques temps avant que j'envisage que ma différence soit liée à la douance. A cette époque, je me sens originale, de par ma passion en premier lieu, ensuite parce que je me sens comme une "suiveuse", mes années à ramper on fait de moi quelqu'un qui suit les autres, qui fait comme les autres veulent, je n'ai plus de volonté propre. Bref je pense être comme les gens me décrivent, quelque part à force de brimades on finit par y croire sans s'en rendre compte.

Lors de mon « déclic » j’ai commencé à vouloir arrêter de vivre pour les autres, j’ai voulu dire « non » mais cela ne s’est pas très bien passé. Inconsciemment j’avais rendu mes amies très proches dépendantes de ma passivité, à force d’utiliser mon empathie pour combler le moindre de leur désir, d’être là à chaque instant, d’anticiper leurs problèmes, je ne pouvais plus faire marcher arrière. C’était ça le départ sans se retourner, j’ai lâché mes amies comme jamais sans que cela ne me pose le moindre problème, celles dont j’étais le plus proche ne me l’ont probablement jamais pardonné. Celles qui étaient moins intoxiquées, comme je l’ai écris dans la première partie, sont restées en contact après ce moment de blanc qui a duré quelques années.

 

Une chose est sure, pendant toutes ces années, personne n’a jamais soupçonné la moindre douance à mon sujet. Je suis restée dans la moyenne de la classe tout ce temps (ou plus bas).

 

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Z
Bonjour à toi,<br /> <br /> Je te lis depuis hier (n'ayant découvert ton blog qu'à ce moment précis) et je suis vraiment touchée par tes récits, fait de tant de choses dans lesquels je me connaît.<br /> <br /> Tout comme toi je n'ai pris conscience de mes rayures (oui, je préfère utiliser le terme de "Zèbre" pour me qualifier, je le préfère aux autres) qu'assez tardivement, après avoir vécu certaines<br /> expériences dont je garde encore aujourd'hui le souvenir. Tout comme toi, j'ai l'impression d'avoir un certain charisme (ce qui ne fut pourtant pas toujours le cas) et on m'a déjà d'ailleurs fait<br /> la remarque, ce qui m'a beaucoup surprise (je ne pensais pas en dégager autant!). J'ai également à un moment de ma vie coupé les liens (sauf ceux avec ma famille, j'y suis très attachée même s'ils<br /> n'ont pas toujours su quoi faire pour m'aider, chose que je désirais pourtant ardament) en changeant de ville, en me coupant de tout contact ou presque avec mes anciennes connaissances (qui de<br /> toute façon étaient assez rare) pour repartir de zéro, essayer de reconstruire mais en "mieux".<br /> <br /> Je vais de ce pas lire tes autres articles car ils sont d'une très belle richesse.
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J
<br /> " Once Upon a time : HOPE "<br /> <br /> L'Ange ne condamne jamais personne, il ne méprise jamais non plus, car il ne désespère jamais de personne ! Sachant qu'une renaissance demeure toujours possible.<br /> <br /> N'est-ce pas l'amour qui peut voir mieux et plus loin que personne ? L'Amour n'est-il pas la seule puissance transformatrice insoupçonnée qui puisse unir harmonieusement la beauté et la bonté<br /> réunie ? La beauté (et l'intelligence !) sans la bonté (l'amour) n'est-elle pas toujours une laideur qui s'ignore ?<br /> <br /> "  Ce [qu'il ] va surtout aimer, c'est quand tu seras enfin toi-même […] Celle que je sais très bien que tu es... "<br /> <br /> <br /> Bande Annonce du film Sortilège :<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=fhQLQMI5_xg<br /> <br /> <br /> Julien 880<br /> <br /> <br />
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