Le labyrinthe de mon esprit
Atterrissage
Combien de fois me suis-je dit au cours de ces derniers mois, « tiens je devrais écrire sur ça ou ça » avant que l’idée ne s’échappe à nouveau vers un lointain avenir sans possibilité de retour.
Néanmoins si quelqu’un revient après une longue absence, ne lui faites pas la fête, traitez le comme un vieil ami qui se serait perdu et pour qui le temps n’a pas eu vraiment d’emprise, une semaine, un mois, un an, tout cela est assez relatif finalement.
Il y a eut pas mal d’agitation sur les « gens intelligemment différent » ces derniers temps, assez pour avoir eu envie de me faire toute petite, mais j’ai trop besoin d’écrire pour m’en aller définitivement.
Ces derniers mois ont été d’autant plus difficile que j’avais un réel besoin de discuter avec quelqu’un et n’ayant personne, j’ai vraiment eu l’impression de me taper la tête contre un mur.
Bien que cette isolation est choisie dans mon cas, elle n’en demeure pas moins pesante, j’aspire parfois à des théories, des avancées dans mon domaine, j’ai soif de découverte sur mon fonctionnement, mais je n’ai personne à part ici pour partager.
Même avec la personne qui partage ma vie, bien qu’il soit le seul au courant, nous n’en parlons jamais, mais je pense que dans son cas c’est d’autant moins tangible qu’il a du mal à comprendre. On a tous cette image du surdoué et je m’efforce tellement de la faire disparaitre qu’il a vraiment des doutes sur le sujet en ce qui me concerne.
Je ne veux pas en parler, je ne veux pas que le regard des autres changent pour moi, je ne veux pas qu’on me croit prétentieuse, je n’ai pas envie de parler de mes aptitudes pour qu’on m’enferme dans un cirque de foire, je refuse qu’on me prenne en pitié, qu’on se dise que les choses sont « faciles » pour moi, qu’on me traite autrement qu’en être humain.
Les consultations coutent trop cher pour moi et c’est une dépense que j’estime trop superficiel alors que je peux m’en sortir seul, c’est juste une difficulté supplémentaire. Le plus horrible c’est que même en agissant le plus normalement du monde, je parviens encore à susciter ce soit disant charisme qui attire les gens comme des mouches. J’en parlais avec une connaissance, du fait que la simple tache ou parole chez moi provoque systématiquement l’admiration de tous.
Bien sur que c’est flatteur, mais ça reste « non normal », j’ai toujours eu des gens qui me prenaient pour model, parce que je me suis toujours donnée a fond dans tout ce que je faisais, parce que … parce que j’en sais rien … parce que je suis surdouée et donc quoique je fasse sera toujours auréolée de cette « réussite » ?
J’ai l’impression de sérieusement étouffer, ces dernières années je me suis rapprochée d’une communauté sur internet, je suis montée tout en haut de la hiérarchie, des tas de gens m’adulent (et c’est vraiment peu de le dire) et je me sens de plus en plus mal à l’aise. Toujours cette impression de ne pas mériter cette reconnaissance, parce que pour moi, tout ce que j’ai fait, c’était « normal », j’ai agit purement dans mon intérêt, parce que le job me plaisait. Et comme d’habitude, je me suis tellement impliquée que me voilà reine de mon propre palais, c’est à mourir de rire.
J’ai la nausée rien que d’en parler.
J’ai envie de prendre contact avec un groupe, je pense me rapprocher de Mensa une fois encore, existe il un groupe de parole qui me conviendrait ? Un qui ne me juge pas parce que je ne suis pas une surdouée conventionnelle ? Cela peu paraitre bête, même parmi les surdoués j’ai peur de ce jugement. Il y aussi cette vieille peur qu’on se soit trompé sur mon compte, que je sois juste folle, normale et folle. Mais je ne m’abaisserai pas à dire que je manque de confiance en moi, je dois simplement avoir toutes les options en vue, c’est important de garder les pieds sur terre, de se remettre en question.
Je me suis demandée, comme toujours en cas de changement d’état d’âme important, si je n’avais pas copié les sentiments de quelqu’un de mon entourage. C’est vrai que mon mari ne va pas fort ces derniers mois, et l’un de mes très proches amies a perdu sa sœur.
Ce qui est embêtant avec moi c’est de toujours chercher à savoir si je vais réellement mal ou bien si j’ai capté ce « mal » de quelqu’un d’autre, auquel cas je dois simplement capter une autre émotion pour la faire disparaitre.
Dans tous les cas vous me direz, le résultat est le même, mais la première option est plus grave que la seconde.
Je suis un fauve en cage.
Pour relâcher la pression, il y a quelques rares moments ou je lâche tout, un petit passage a l’état 0, ça fait du bien, mais obligé de me cacher, heureusement ces derniers temps cela si prête bien.
Faut que je me trouve quelque chose auquel me raccrocher, quelqu’un a qui parler de tout ça sans retenu, mais à moins d’un écran d’ordinateur, je ne pense pas arriver à faire confiance à ce point en quelqu’un.
Envie de me perdre dans une autre personnalité, je suis peut être fatiguée de celle-ci.
Ps : J’ai commencé le violon